Paradoxes livresques

La performance, Paradoxes livresques, souligne l’aspect paradoxal qui réside pour nous grâce à nos choix livresques. Les actions et gestes de l’artiste ventriloque prennent place au début avril, dans les Rocheuses canadiennes  de la région du Lac Louise. Des moments choisis sont ici soulignés, en lien avec l’identité.

Le livre, objet de cette performance en montagne, en hiver, a des atouts paradoxaux passés, présents et futurs; existentiels. Présent dans nos vies humaines depuis le XVe siècle, le livre imprimé fut lancé par Gutenberg avec des effets contrastants, et toujours présents. Disons que le choix personnel d’un livre est basé le plus souvent sur son contenu imprimé; tout en nous parlant  textuellement, il est symbolique et réel, inspirant. Le livre témoigne de tous les temps! Et le choix de livres témoigne de l’identité personnelle.

Alors que le contenu du livre objet en main demeure invisible et anonyme, l’idée du livre universel invite le spectateur/visiteur à s’allier, silencieusement, à un paradoxe personnel intérieur et sans borne: un rapport à la langue écrite et aux mots! Chacun choisit un livre selon sa langue préférée, chacun témoigne de son amour d’une langue; une filiation identitaire se manifeste envers la langue choisie, héritée peut-être.
Cette symbolique du livre objet nous rappelle une grande compétitrice - la lecture numérique! Ce phénomène électronique récent qui a envahi nos vies et fusionne maints présents et futurs, démontre chez de nombreux utilisateurs un contraste trépidant et un hiatus cérébral envers la lecture. L’individu se perd, anonyme, dans un courant envahisseur. Comparé à cette approche  numérique qui s’accompagne d’un anonymat impersonnel, le livre choisi révèle, lui, une identité personnelle et unique.
Grâce au livre symbolique, cette performance est une invitation à une réflexion, à un questionnement mental et personnel. Nos choix livresques sont révélateurs de notre passé, présent et futur, de nos intérêts et de notre identité.