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Quintessence

L’art action est l’aspect vivant des arts visuels actuels qui prennent place dans le temps et l'espace in situ. Éveline Boudreau développe des performances qui s’effectuent dans le milieu urbain et collectif, dans la vie des gens et de tous les jours. Ces œuvres éphémères se déroulent dans le « ici et maintenant » et en général, l’effet performatif continue d’agir chez les personnes ayant participé, au-delà de la performance/événement.

Le projet Quintessence est conçu et mis en œuvre autour du 20 mars 2018, Fête internationale de la francophonie. Dans le contexte de la performance d’art action, ce projet-ci s’étend sur quelques jours et comprend cinq événements/rencontres sociables - deux en milieu scolaire et trois en ville, dans des lieux et moments choisis.


LES PARTICIPANTS   -   FÊTE DE LA FRANCOPHONIE 2018
* Ces étoiles renvoient aux résumés de textes de certains lecteurs et suivent la présentation

À travers des rencontres, ces événements-ci ont pour objectif de favoriser l’accès des participants à l’art contemporain et d’amener leur contribution à la promotion de notre langue française.

Événements I et II
J’effectue une visite à l’École canadienne-française de Saskatoon le 20 mars où j’y rencontre deux classes d’élèves de 2e année. Je leur lis le livre que j’ai choisi pour eux, Haute Mer, livre de Fabrice Lamarre (collaboration de Bryan Perro), illustré pas Catherine Petit. Et un échange s’effectue, spontanément, avec enthousiasme.



Événement III

Cette rencontre du 18 mars est sous l’appui de Jean Legault, chez lui. Il nous accueil avec enthousiasme. Dans le salon, une confiance mutuelle se tisse entre les cinq participants et nous échangeons au sujet des livres suivants :

Jean Legault Le trou dans le mur   -   Michel Tremblay
The World is Moving around me   -   Danny Laferrière
Rose Marchildon L’instant présent   -   Guillaume Musso
Angèle Boisvert   Vrai ou faux   -  Christine Brouiller
Le secret du Coffre bleu   -   Lise Dion
Karlyn Séïde Tout bouge autour de moi   -   Danny Laferrière
Éveline Boudreau  Au pays de mes racines   -   Marie Cardinal


Événement IV

Cette rencontre du 20 mars est sous l’initiative de Laurette Lefol, dans une salle à dîner, rencontre sensible et généreuse. Nous sommes cinq à échanger au sujet des livres suivants, choisis:

Laurette Lefol     L’accro du shopping à la rescousse  –  Sophie Kinsella   
* Éric Lefol Nos 14 novembre  –   Aurélie Silvestre
* ÉP Quand sort la recluse   –   Fred Vargas
Pietra viva   –   Léonor de Récondo
* Jocelyne Lavergne Mauvaise foi  –   Marie Laberge
* Éveline Boudreau Du côté de chez Swan  –  Marcel Proust


Événement V   
Cette rencontre du 21 mars est avec Éveline Boudreau, chez elle. Dans la salle à dîner, nous sommes quatre à échanger au sujet de cinq livres, de façon spontanée et passionnée:

  

* Éveline Boudreau La concordance des temps –  Evelyne de la Chevalière
Nicole Lavergne-Smith  Le reste de leur vie  –  Jean-Paul Didier Laurent
Mychèle Fortin La femme qui fuit  –  Anaïs Barbeau-Lavalette
Sentinelles  –  Recueil de textes parus dans l’Itinéraire
Danielle Raymond De synthèse  –  Karoline Georges


Ces jours-ci, une célébration de la langue et de l’expression française s’effectue parmi des francophones qui vivent comme minorité très discrets dans un Canada bilingue. Ici c’est un milieu anglophone intense et peu réceptif envers la francophonie! Lors de mes rencontres avec ces quelques groupes,un échange verbal au sujet des livres lus prend place. Les enfants écoutent ma lecture, questionnent, s’émerveillent; les adultes parlent de leurs livres choisis, commentent, s’expriment avec plaisir. Ces regroupements de personnes permettent des échanges - un geste concret prend place, le partage d’idées s’effectue, une confiance mutuelle se tisse.

En tant qu’artiste visuelle intéressée à la recherche identitaire, pour qui le ‘qui suis-je’ prime, cette question finit par pénétrer discrètement et prendre place chez ces participants! À la parole sans prétention et généreuse suite à nos lectures personnelles s’ajoute la gestualité, les errements... En parlant/racontant, chacun prend conscience de lui-même comme dans un rite, perçoit d’avantage le sens du vivant, du temps et de l’espace. Ici, saisir et raconter ce que l’on a lu n’aide pas seulement à clarifier sa connaissance personnelle mais aussi à mieux saisie et démontrer un peu qui l’on est – voilà des marques attribuables à la démarche identitaire.

 



RÉSUMÉS de quelques lectures

* Jocelyne Lavergne  -   Mauvaise foi  –   Marie Laberge

Dans ce roman policier, Mauvaise Foi de Marie Laberge, Paul arrive à la maison le jour de l'anniversaire de ses 18 ans et y trouve sa mère assassinée. Il est accusé et condamné à 25 ans de prison. Ce roman captivant explore de grands thèmes de la vie incluant la famille, l'enfance, le pouvoir et la religiosité.


* Éric Lefol    -    Nos 14 novembre   –   Aurélie Silvestre

Ce livre est écrit par Aurélie, épouse de Matthieu, tué lors de l’attentat du Bataclan à Paris, le 13 novembre 2016.

Extrait page 62-63: (témoignage d’une sensation vécue environ une semaine après la mort de Matthieu)  “ Avec la voix, l’odeur est ce qui manque le plus. La vraie, pas celle d’un parfum. Non, l’odeur qui manque est celle qu’on connait par coeur, celle que notre nez embrace tous les jours. L’odeur qui change en fonction des heures. Tôt le matin, c’est l’odeur de la taie d’oreiller sur laquelle il a dormi. Plus tard, c’est l’odeur du gel douche additionnée au parfum dans la salle de bains. À midi, c’est l’odeur du café et de la cigarette dans le bureau. Et puis c’est parfois l’odeur du cirage de ses chaussures – moi qui n’ai jamais nettoyé les miennes. Ce qui manque, ce sont tous ces effluves qui disent que l’autre est encore là, il est juste sorti, il va revenir bientôt.
Quelle est la durée de vie d’une odeur? “


*  ÉP (participante)   -  Quand sort la recluse  –  Fred Vargas

Dans ce roman, Frédérique Audoin-Rouzeau de son vrai nom, est à la fois archéologue (archéozoologue même) et écrivaine, et j'aime bien retrouver son esprit rationnel dans ses romans policiers. Certes, son commissaire Adamsberg est tout le contraire de méthodique et organisé dans ses enquêtes, mais il est très crédible. L’auteur Fred Vargas a dit plusieurs fois que les personnages masculins étaient plus faciles que les personnages féminins à concevoir, que les premiers prenaient moins de temps que les seconds à écrire... En tout cas les dialogues sont soignés dans leur personnalisation et les allusions aux questions de société très habilement menées, souvent par des scènes de vie ordinaire; dans ce dernier roman, Quand sort la recluse, les thèmes des violences envers les femmes et de la dégradation environnementale sont sensiblement traités.


* Éveline Boudreau  -  Au pays de mes racines  –  Marie Cardinal
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Retourner là-bas, en Algérie, à Alger. Les racines, le souvenir, la mémoire, l'enfance, la jeunesse... Ce que Marie Cardinal va chercher n'appartient pas à l'ordre de la raison. Voilà que vient de la terre, du ciel et de la mer, quelque chose qui ne se trouve que dans cet endroit précis du globe terrestre. Bruissement sec des feuilles d'eucalyptus, tintamarre des cigales, la chaleur fait bouger le paysage, rien n'est stable. Et après, vivre ailleurs qu’en Algérie, voilà ce qui a changé pour l’auteur le sens du mot vivre.


* Éveline Boudreau  -   Du côté de chez Swan  –  Marcel Proust

Marcel Proust (1871-1922) est un écrivain français dont l'œuvre principale est une suite romanesque intitulée « À la recherche du temps perdu », publiée de 1913 à 1927. <<Résumé de « Du côté de chez Swann » : De son enfance à Combray, de la relation avec sa mère, de ses premières lectures se dessinent l’univers culturel et affectif du personnage dont nous allons suivre la vie, la construction, l’évolution durant les sept tomes. C’est dans ce premier livre qu’il nous fait vivre la célèbre scène de la «madeleine de Proust», scène que le héros revivra bien plus tard, lors de sa première expérience de mémoire involontaire…………. >>
https://www.amazon.com/Cote-Swann-Collection-Folio-French/dp/2070379248


* Éveline Boudreau   -   La concordance des temps  –  Évelyne de la Chevalière
La date de parution est en mars 2011, et je l’achète, le lis. Il paraît alors en pièce de théâtre. Je le relis en mars 2018 et apprend, oh surprise, qu’il est sur scène ces jours-ci à Montréal.
 https://voir.ca/scene/2013/11/28/evelyne-de-la-cheneliere-et-jeremie-niel-la-concordance-des-temps-linsoutenable-etrangete-du-monde/

C’est un roman singulier, narré par deux personnages dont les identités se confondent et se conjuguent dans une confusion du temps et d’espace. La concordance des temps, d’Évelyne de la Chenelière, est porté à la scène cette fois-ci par Jérémie Niel.